Historique du Chaabi
La musique en Algérie est un immense répertoire, conservé jalousement par des hommes qui ont veillé à sa transmission depuis des générations.
Certains qualifient la musique populaire de primitive, bonne pour le musée. Cette façon n'a qu'un but : pousser le peuple à s'éloigner de ses racines, et se dépouiller du sentiment de ses origines, en devenant plus facilement perméable à l'influence étrangère.
C'est dans les fins fonds des venelles de la Casbah, vieille cité d'Alger que la vie artistique algéroise prenait son véritable essor.
En ce début de siècle, les artistes n'étaientpas légion, mais paradoxalement ils ne manquaient ni d'imagination, ni de créativité.
Du théâtre à la musique, en passant par la littérature, les algériens encore sous occupation coloniale, prenaient conscience de la nécessité d'une vie culturelle.
Dans le domaine musical, deux grands genres se taillaient la parts du lion.
La çannaa qu'on appelle aujourd'hui musique classique ou andalouse, et le Moghrabi. Ce dernier puisait surtout dans le patrimoine populaire. Des noms comme CHEIKH NADOR, DERWICHE, SAID EL HASSAR, trônaient sans partage, pour animer les fêtes familiales, et les veillées dans les "mahchachates".
La relève ne tardera pas à apparaître, en la personne de LAHLOU MOHAND IDIR surnommé EL ANKA.
Son génie, et sa clairvoyance, ont fait de lui un chef de file, un créateur de genre, et un initiateur d'une nouvelle école.
C'est ainsi que le Moghrabi devient le CHAÂBI.